L'école de village pendant la Révolution

LES PREMIERS EFFETS DE LA RÉVOLUTION. 39

dans son recueil sur le Vermandois‘. Mais à tout prendre, la plupart des vœux exprimés par les villages étaient légitimes : ils se retrouvèrent dans les cahiers de leurs bailliages, et l’on peut dire de la majorité des cahiers du tiers-état, où les campagnes apportérent leur contingent, ce qu’un bon juge dit des cahiers des chefs-lieux des Cévennes. « L’élévation des idées et le style, tout y atteste une intelligence cultivée, une haute moralité?. » - La plupart des cahiers des campagnes ne parlent point de l'instruction primaire. Peut-être les paysans n’en comprenaient-ils pas tout le prix; peutêtre leur paraissait-elle suffisante telle qu’elle était. Une seule communauté, celle de Peipin, dans la sénéchaussée d’Aix, est assez dépourvue d’intelligence pour demander « l'abolition des maîtres et maîtresses d'école dans les bourgs, villages et hameaux.*» En revanche, quelques paroisses du bailliage de Paris demandent l'établissement d’écoles et se plaignent particulièrement de n’en point avoir. « Depuis longtemps, nous désirons un maître d'école, dit-on à Pontcarré, pour l’instrue-

1 Ed. Fleury, Bailliage de Vermandois, etc., p. 123-215.

? Maggiolo, De l'Enseignement primaire dans les hautes Cévennes, p. 25. — Voir une communication du même au congrès de la Sorbonne, sur les écoles des diocèses de Chälons et de Verdun. (Journal officiel, 4881, p. 2255). — Voir aussi L. Boivin-Champeaux, Notices historiques sur la Révolution dans le département de l'Eure, 1868, p. 18.

# Archives parlementaires, NI, 367.