L'impôt des gabelles en France aux XVIIe et XVIIIe siècle : thèse pour le doctorat
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et vendaient. le sel. publiquement. IL-fallut envoyer 200 hommes du régiment des gardes pour faire cesser ces désordres. (1). Une ordonnance de 1734 essaya de remédier au faux-saunage des soldats en déclarant que tout soldat pris les armes à la main serait pendu ou condamné aux galères à perpétuité quand il aurait participé à la contrebande (2).
Pour remédier aux désertions des soldats, des colopels et capitaines demandaient au Contrôleur général, la permission d’enrôler des faux-sauniers. détenus dans les prisons pour le non paiement de leurs amendes; mais comme ces faux-sauniers. instruisaient les autres soldats dans les pratiques du faux-saunage, ces enrôlements furent interdits par la suite (3).
Malgré l’énormité des peines contre les faux-sauniers. el leur cruauté, le faux-saunage n’en continua pas. moins à se pratiquer activement ; aucune peine n'était capable de les arrêter, car les bénéfices à réaliser étaient. trop tentants. Le directeur des prisons d’Abbeville disait que les faux-sauniers regardaient la punition de 200 livres d'amende convertie en peine du fouet faute de paiement comme un vrai badinage et qu'aucun d'eux ne. voudrait donner un -écu pour y échapper. « Au sortir des
verges ils courent au faux saunage » (4).
4. St-Simon, Mémoires, édition Régnier, t. XV, p. 280. 2. De Boislile, Correspondance, t. ILE, n°5 939 et 1193.
3. 1d.,t. Il, p. 160.
3. Id.,t. Il, p. 460.