L Occupation austro-bulgare en Serbie

L'EXPLOITATION ÉCONOMIQUE DU PAYS 103

protester « contre l'attribution exclusive des trésors de la Csenstohova serbe aux archéologues de Vienne ». D’après les journaux hongrois, le Nemzeti Muzeum de Budapest a plus de droits à recueillir les antiquités serbes que le Hofmuseum de Vienne, la Serbie étant rattachée plutôt à la Hongrie qu'à l'Autriche.

Quant à l’administration même du territoire occupé, le pillage du couvent de Detchani est déjà caractéristique. Nous y trouvons une preuve de plus que les occupants n’avaient aucun respect pour les monuments historiques serbes. Quoique l’article 56 du Règlement de La Haye dise textuellement que « toute saisie, destruction ou dégradation intentionnelle d'établissements consacrés aux cultes, à la charité-et à l’instruction, aux arts et aux Sciences, de monuments historiques, d'œuvres d’art et de science, est interdite et doit être poursuivie », quoique le principe du respect des monuments historiques et d'œuvres d’art ait été généralement respecté même dans les querres antérieures aux conférences de La Haye, l’Autriche et la Bulgarie ont cru pouvoir agir autrement. Et ce qu'il faut faire ressortir surtout, c’est que le pillage de Detchani n’a pas été l’œuvre d’une bande de soldats laissés à eux-mêmes, mais qu'il a été ordonné et exécuté par les autorités régulières de V’EÉtat, et longtemps après l'invasion. Les autorités autrichiennes ont ainsi prouvé officiellement, de même que l’empereur Guillaume dans le cas du