L Occupation austro-bulgare en Serbie

LA DÉNATIONALISATION 37

Yordanof Tsonef, Tihof et Stantchef membres. À la date du 26 mai 1916, l’Outro écrivait : «130 salles de lecture ont été ouvertes dans les provinces conquises : 13 dans les chefs-lieux de départements, 30 dans ceux d’arrondissements et les autres dans de simples villages. Dès que le Conseil des ministres aura approuvé les crédits nécessaires, les livres seront achetés et envoyés. Il est probable que l'expédition des livres se fera au commencement du mois prochain. » D’après le Yir du 10 juillet 1916, quinze nouvelles salles de lecture venaient d’être fondées en quelques jours dans les nouvelles provinces. Et la Zaria du 3 août 1916 était informée que le Gouvernement a évalué à 100.000 levs le crédit nécessaire à l’achat des livres pour les salles de lecture des nouvelles provinces.

Les livres étaient choisis surtout dans la littérature chauvine bulgare : c’étaient des traités d’histoire bulgare, des études des mœurs et coutumes du peuple, des recueils de poésies patriotiques bulgares. Pour aguicher le public, on y ajoutait quelques traductions bulgares des romans de Jules Verne et autres. On écrivait même des livres exprès pour la propagande, de petites brochures tendant à démontrer par tout un échafaudage de preuves redicalement fausses que les villes serbes de Nich, Vrania, Skoplié, Pirot, Zayetchar étaient historiquement et ethniquement bulgares. Ces brochures se vendaient au prix de 10 centimes, et le plus souvent on les distribuaïit gratuitement.