L'oeuvre sociale de la Révolution française
6 INTRODUCTION
dans ses parties et ses provinces, était démocrate dans son ensemble sous la direction de son roi, avec lequel il s'entendait à merveille et marchait presque toujoursd'accord ». — Rien n'est plus exact, et c'est e qui explique que, possédant presque l'égalité, le peuple voulait l'avoir tout à fait; que la possédant presque en réalité, il voulait et l'avoir tout à fait et l'avoir en droit; et qu'ayant presque ce qu'il désirait il ne le désirait que davantage. On ne se trompe point en disant ces choses, qui son! vraies de la période qui s'étend de Louis XIV à 1780 environ. Mais, d'autre part, il ne faut pas oublier que le règne de Louis XVI a été une régression aristocratique et une «reprise» de l'aristocratie. Soutenu de M. Aimé Chéret et de son livre trop vite oublié, la Chute de l'Ancien Régime, M. Brunetière a fait remarquer avec sa force accoutumée que l’édit de 1781 sur l'élat des officiers eût, s'il avait été en vigueur sous Louis XV, empêché Chevert d'être lieutenant-général et, s’il avait été en vigueur sous Louis XIV, empêché Fabert et Catinat de devenir maréchaux de France; que le même esprit régnait dans l’Église et que, vers la fin ou même le milieu du xvin° siècle, ni Bossuet, fils du conseiller de Dijon, ni Massillon, fils du notaire d’'Hyères, ni Fléchier, fils de l'épicier de Pernes, n’eussent pu devenir évêques; que, dans la « grande robe» et la
« moyenne robe», l'accès, si facile autrefois à tous,