L'oeuvre sociale de la Révolution française

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LES DOCTRINES DE L'ÉDUCATION RÉVOLUTIONNAIRE 187 quelques interruptions, jusqu’en novembre 1795, c'est-à-dire pendant une période de plus de deux années.

L'objet avait été, dès le premier moment, nettement circonscrit. Il s'agissait de retracer les actes héroïques accomplis par des républicains, c’est-àdire par les révolutionnaires, sans remonter audelà de la prise de la Bastille.

C'était peut-être une conception étroite et en tous cas quelque peu orgueilleuse pour un manuel d’enseignement civique, puisqu'on semblait ici faire bon marché de tout un passé glorieux qui avait, lui aussi, à offrir nombre d'actes d'héroïsme et même du civisme le plus pur.

Mais il faut tenir compte aussi de cette fièvre d'enthousiasme exagéré, mais très sincère, qui s'était emparée des législateurs de l’époque, et dès l’aube de la Révolution, et leur faisait considérer leur époque comme l'avènement d’une ère nouvelle, qui abolissait à jamais tous les souvenirs de l'ancien régime, malheureusement confondu avec l’ancienne France.

Cette excitation du moment transparaissait aussi dans certaines expressions violentes et toutenfiévrées

de l'animation du combat (dans plusieurs de ces

attributions étant restées sensiblement les mêmes, je crois devoir, dans toute cette partie et pour la clarté du récit, adopter un terme unique et consacré par la majeure partie des travaux.