L'oeuvre sociale de la Révolution française

LA RÉVOLUTION ET LE CLERGÉ CATHOLIQUE (1789-1795)

I. — LE CLERGÉ AvANT 1789

Des trois ordres qui composent, en 1789, le peuple de France, le clergé est assurément le premier par sa situation morale, sa fortune et son pouvoir. Aux États de 1614, l’orateur du tiers, le président de Mesme, s'exprime sur son compte en ces termes : « Les trois ordres sont frères... Au premier, qui est le clergé, est arrivée la bénédiction de Jacob et de Rébecca; il a obtenu le droit d’aînesse. » Fils ainé de la France, il a droit au respect, presque à l’obéissance de tous. Dans les assemblées plénières des États généraux, les députés du clergé occupent les places d'honneur. Les trois premiers pairs du royaume sont des ecclésiastiques. Entré par grâce au Conseil, Richelieu y revendique et ob-

BisLioGRaPmte. — La liste des ouvrages qu'il est essentiel de consulter est trop longue pour que nous puissions la transcrire ici. Citons seulement : Debidour, Histoire des rapports de l'Eglise et de l'Etat, 1898; Chassin, les Cahiers des curés, 1882, Préparation de la querre de Vendée, 1882 ; Durand de Maillane, Histoire apologétique du Comité ecclésiastique, 1191 ; Aulard, Histoire politique de la Révolution française, 1901, le Culte de la raison, 1892; Port, {a Vendée angevine 1898 ; Sagnac, ouvrage cité.