L'oeuvre sociale de la Révolution française

il

de certains décrets du concile de Trente. La Cons-

LA RÉVOLUTION ET LE CLERGÉ 307

tituante aurait-elle donc moins de pouvoir que l'ancienne monarchie? Mais le Concordat portait la signature pontificale. Avant de le modifier, ne fallait-il pas obtenir l’assentiment du pape ? L’Assemblée fut d'un avis contraire : consulter le SaintSiège, c'était reconnaitre son autorité; c'était permettre, bien plus, provoquer l'intervention d’un monarque étranger dans les affaires de la France ; c'était manquer au principe de la souveraineté nationale. La Constituante chargea donc son Comité ecclésiastique d'étudier les réformes qu'appelait la situation du clergé de France.

Ce Comité, élu dès le 20 août 1789, ne pouvait être suspect d’athéisme. S'il comptait parmi ses membres un certain nombre d'ecclésiastiques, il ne comprenait en revanche aucun représentant du parti « philosophe ». La majorité, dont Durand de Maillane à fidèlement traduit les sentiments en son Histoire apologétique, était composée de gallicans

| zélés, donc de catholiques convaincus ; elle enten| dait seulement, s'interdisant toute incursion dans le domaine du dogme, faire pénétrer dans la constitution du clergé un peu de l'esprit nouveau, rendre aux prêtres leurs droits individuels aliénés, à la nation sa souveraineté méconnue. Mais les commissaires étaient pour la plupart des juristes, et ce fut

peut-être un malheur. Ils ne tinrent point assez