L'oeuvre sociale de la Révolution française

306 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

III. — De l’aveu de tous, on l’a vu, lasituation de l'Église gallicane à la fin du xvru° siècle était lamentable. Après l'avènement du nouveau régime, une profonde réforme parut plus nécessaire encore. II ne s'agissait plus, en effet, de restaurer les mœurs; il fallaitencore mettre la constitution de la société ecclésiastique en harmonie avec les principes sur lesquels allait se régler la France nouvelle. Par exemple, les moines renonçaient pour toujours à leur liberté; ils étaient frappés de mort civile. La loi pouvait-elle continuer à reconnaitre, à consacrer les vœux perpétuels, contraires à la Déclaration des Droits? Une réduction du nombre des prêtres s'im= posait. Ne convenait-il pas, à celle occasion, de faire coïncider les divisions religieuses et les divis sions politiques du territoire français? Bien plus, à l'heure où la Constituante recherchait, pour les. détruire, tous les abus qui s'étaient glissés dans Ie gouvernement de l'État, ne devrait-on pas apporter la même diligence dans l'examen des affaires ecclé= siastiques, et restaurer, dans sa pureté, à côté dum droit naturel, la discipline de l'Évangile? Mais qui charger de la réforme? Un concile national? Le. pape? L'Assemblée crut qu’elle n’excéderait pas son droit en la réalisant par décret. Les rois de France« étaient souvent intervenus dans les questions dem discipline : ils avaient signé le Concordat de 1516,4 refusé de permettre l'application dans leur royaume À

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