L'oeuvre sociale de la Révolution française

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LA RÉVOLUTION ET LE CLERGÉ 309

du rapport de Treilhard sur les ordres religieux.

Le clergé régulier était d'avance condamné. Avant 1789, on réclamait une forte réduction du nombre des couvents, et la réforme des vœux monastiques. Après 1789, l'existence des ordres religieux parut une monstruosité ; elle ne pouvait être tolérée plus longtemps qu'en violant la Déclaration des Droits, et beaucoup de moines s’adressaient à la Constituante, la suppliant de mettre fin à un tel abus, de les affranchir de la servitude à laquelle ils s'étaient condamnés, et de les rendre au siècle. L'Assembléene pouvait guère repousser ces vœux, qui étaient d'accord avec ses sentiments : dès le mois d'octobre, elle prit une série de mesures provisoires, interdit les vœux perpétuels jusqu'à nouvel ordre, défendit aux maisons religieuses, qui ne s'occupaient pas d'instruction ou de charité, de recevoir des novices, et prononça la fermeture des monastères qui ne comprenaient pas 20 membres. Elle indiquait ainsi très nettement sa volonté, et permeltait de préjuger sa décision définitive. En effet, malgré la vive opposition des prélats, qui défendaient moins les couvents que leur fortune, elle prononcça, le 20 avril, conformément aux conclusions de Target, la suppression des ordres monasliques. Quelque jugement qu'on porte sur celte mesure, 11 faut du moins reconnaître que, dans

l'application, la Constituante se montra équitable