L'oeuvre sociale de la Révolution française

LA RÉVOLUTION ET LE CLERGÉ 315

Concordat est un contrat entre la France et le SaintSiège ; pour pouvoir y toucher, l’Assemblée doit, au préalable, se pourvoir de l’assentiment du pape; 2 la Constitution civile ruine l'autorité du pape en France, et rend l'Église gallicane autonome : elle aboutit donc nécessairement à créer un schisme; 3°-la Constitution, en donnant la nomination des prêtres aux électeurs de district et de département, consacre une monstruosité qui est en même temps une absurdité. Parmi ces électeurs figureront des juifs, des protestants, des athées? Et c'est sur le dévouement de tous ces ennemis de l'Église que l’Assemblée compte pour obtenir de bons choix? D'autre part, si l’on veut rendre aux fidèles la désignation de leurs pasteurs, pourquoi donner le droit de suffrage, non au peuple, comme l’exigerait la morale égalitaire de l'Évangile, mais à une aristocratie de riches? Enfin, pourquoi revenir à une coutume dont l’autlienticité est discutable, et qui, depuis longtemps, ést abolie et condamnée? 4° il n'appartient pas à l’Assemblée d'éteindre des titres ecclésiastiques, et de modilier l'étendue ou le nombre des évêchés et des paroisses. L'Église seule possède ce droit; elle est en dehors de l'État, et se règle sur les seuls besoins de la religion et des fidèles.

A ces arguments topiques, les défenseurs du

Comité opposaient ceux que nous connaissons déjà.