L'oeuvre sociale de la Révolution française

LA RÉVOLUTION ET LE CLERGÉ JA

de son peuple, que ne ferait-il pas pour détourner de lui la colère céleste? Les curés avaient jusque-là refusé d’obéir aux ordres de leurs évêques, protestant qu'ils étaient, comme députés, indépendants et maîtres de leurs votes. Pourraient-ils résister, maintenant que leurs évêques leur parleraient, au nom de lareligion et de la foi menacées, dans l’exercice de leurs fonctions sacerdotales ? Et quel parti prendraient les fidèles, partagés entre leur reconnaissance pour la Révolution et leur attachement passionné à leurs prêtres? Sans doute, l’Assemblée ne prévoyait pas tous ces périls. Fière de son autorité, confiante en la pureté de ses intentions, elle ne croyait pas qu'on pûüt méconnaitre l'une ou l’autre. La pensée ne lui venait pas qu'on pût protester contre ses décisions et lui prèter des intentions qu'elle avait répudiées avec horreur. Mais cette tranquillité d'esprit n'est point une excuse ; au contraire. La Constituante manqua de clairvoyance et de sens politique. Elle déchaina en France, sans s y attendre, la guerre civile.

Dès le vote de la Constitution, les évêques agissent: Ils demandent aide et assistance au roi et au pape, Ni le roi ni le pape ne leur donnent tout de suite l'appui qu'ils espéraient. Louis XVI abhorre sans doute cet acle qui révolte sa conscience de chrétien; mais il est en butte ‘aux supplications de son

entourage, terrifié par le déchaïînement des pas-