L'oeuvre sociale de la Révolution française

LA RÉVOLUTION ET LE CLERGÉ 325 la loi. L'ère des mesures de répression, des décrets comminatoires, est ouverte.

Dès le 29 novembre, sur la proposition de Francois de Neufchâteau, l’Assemblée décréta que les prêtres, qui, dans les huit jours, auraient refusé de prêter serment, seraient privés de leurs traitements et pensions. Soumis à la surveillance des communes, ils seraient, s'ils provoquaient des troubles, passibles d’un emprisonnement de six mois à deux ans. Mais, pour que ce décret fût exécuté, il eût fallu que le roi fût d'accord avec la Législative. Il n'appartenait qu'à lui, en effet, de suspendre les traitements des évèques : il s’y refusa. Dès lors les directoires départementaux eurent beau signaler le danger, prendre des arrèlés pour réprimer la propagande contre-révolutionnaire, pour faire appréhender les prédicateurs séditieux, leurs arrêtés élaient illégaux. La situation élait sans issue : le pouvoir législatif était désarmé, et le roi pactisait visiblement avec les ennemis de la Révolution.

La situation devint plus critique encore après la déclaration de guerre à l'Autriche (20 avril 1792). Tandis que les armées, désorganisées, prises de panique, s’enfuyaient à l'approche de l'ennemi, découvrant la frontière, à l'intérieur, des prédications séditieuses tendaient à déchaïner la guerre civile, à rendre impossible le succès de la défense

nationale. Il ne s'agissait plus seulement de la