L'oeuvre sociale de la Révolution française

326 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

Constitution, ni même de la Révolution ; mais de la France. L'existence de la patrie était en question. Les prêtres réfractaires cessaient d'être des insurgés; ils devenaient des traitres, complices de l'étranger. Ils s'étaient mis hors la loi; pour eux, plus de pitié.

Aussi la Législative autorisa-t-elle, le 27 mai1792, sous certaines garanties, les direcloires des départements à expulser les ecclésiastiques insermentés, convaincus, où accusés par vingt citoyens actifs, d’avoir provoqué des troubles. Le roi, poursuivant sa politique de résistance, refusa de sanctionner le décret. Mais la grandeur du péril avait surexcité les passions. Paris rendait le clergé non-jureur responsable des désastres; à défendre les prêtres insermentés, Louis XVI se perdit sans les sauver. Le peuple se ressouvint qu’il avait déjà trahi la Révolution, l’année précédente: il l’accusa de trahir à nouveau la nation, et, après avoir vainement tâché, par l’émeute et lintimidation, le 20 Juin, de briser son opposition, il le déposa, le 10 août 1792. L'Assemblée, qui déjà, du 4 au13 août, avait ordonné la fermeture de tous les couvents, devenue libre d’agir, prit, le 26 août, une mesure draconienne : Elle édicta que tous les ecclésiastiques réfractaires seraient expulsés dans un délai de quinze Jours.

Ni ces proscriptions, ni les massacres de septembre n'eussent toutefois empêché l'insurrection