L'oeuvre sociale de la Révolution française

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pour écraser la révolte qui grandissait chaque jour, ils prirent les mesures les plus terribles. La Terreur fut à l’ordre du jour, et, après avoir frappé les prêtres, la Convention chercha à frapper le dogme.

Elle n’y réussit pas, et dut se résigner à une ruplure, dont on eût, en 1789, rejeté la pensée avec horreur.

Ce que cette politique religieuse a coûté à la France peut se mesurer d’un mot : notre pays lui a dû la guerre civile, la Terreur et Bonaparte. Mais, en regard de ces erreurs, il convient de mettre les services que les assemblées révolutionnaires ont rendus, les abus qu’elles ont fait disparaître, en un mot la partie grande et noble de leur œuvre. Elles ont proclamé et réalisé, dans une mesure de plus en plus large, le principe de la liberté de conscience. Elles ont réparé certaines des injustices du passé, introduit les outlaws des confessions dissidentes dans la cité française. En affranchissant l'État de la domination de l’Église, elles lui ont permis .de rester neutre, impartial, entre toutes les croyances: elles ont fait de l'égalité des citoyens devant la loi, non un mot, mais une réalité. En enlevant au clergé le monopole de l’enseignement, et la surveillance morale de la nation, elles ontrendu à l'individu son indépendance, au pays son autonomie, et lé droit de poursuivre, dans l’avenir, la réalisation d’un idéal nouveau. Elles n'ont pas seulement posé ainsi