L'oeuvre sociale de la Révolution française

L'ARMÉE ET LA CONVENTION 367 les membres de la Constituante, et après eux avec les membres de la Législative. L'armée se déroba de plus en plus à son autorité et à celle du ministre de la Guerre, elle considéra qu’elle ne leur devait obéissance que s'ils disposaient d'elle conformément aux volontés de la nation, et d'accord avec les députés élus par la nation. Les (roupes, en revanche, s'attachèrent aux pouvoirs exécutifs locaux : administrations départementales, de district, communales, qui, chacune dans son ressort, étaient les mandataires de lanation, qui se montraient dévouées à la Révolution, qui comme les soldats et officiers patriotes prenaient le mot d'ordre des clubs, qui, d'ailleurs étaient à portée des troupes et investies d'une réelle autonomie par rapport au pouvoir exécutif central. L’anarchie n’en fut que plus grande, car ces administrations locales se guidaient d’après leurs intérêts de clocher, d'après les ambitions souvent mesquines el aveugles de quelque démagogue de petite ville, et non d'après les intérêts supérieurs de la défense nationale : elles s'opposaient aux déplacements de troupes ou d'officiers prescrits par le ministre, intervenaient dans les questions de discipline, poussaient à l'avancement des militaires qui leur paraissaient patriotes, dénonçaient les autres.