L'oeuvre sociale de la Révolution française

366 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE progrès de l’indiscipline, s’efforçaient, avec l'appui de la minorité des soldats, de restreindre dans les troupes la contagion de l'esprit révolutionnaire. Peu à peu, il est vrai, le conflit devint moins violent et dans la nation et dans l’armée : après le 14 juillet, le 5 et le 6 octobre, l'équipée de Varennes, les nobles émigrèrent en masse et laissèrent le champ libre à leurs adversaires. La nation n'en garda pas moins de la méfiance à l'égard des ci-devant demeurés en France, et les officiers nobles qui restaient au service furent suspects à leurs subordonnés. À la nouvelle de la tentative d'évasion de Louis XVI, de nombreuses pétitions demandèrent le licenciement des états-majors : la Constituante se contenta d'imposer aux officiers un serment de fidélité à la nation, à la loi et au roi, ainsi que l'engagement d'honneur de s'opposer à « toutes conspirations, trames ou complots », contre la Constitution. Elle n'écarta que ceux qui refusaient ce serment. Mais le soldat pensait que les autres ‘n'attendaient qu'un moment propice pour passer la frontière, il discutait le plus ou moins de dévouement de ses supérieurs à la cause révolutionnaire, et dans chaque ordre qu’il ne comprenait pas il voyait une trahison. Cet état d'esprit n'était point favorable à l’affermissement de la discipline.

Enfin le roi, chef de l’armée au nom de la nation,

était en lutte avec les Représentants de la nation,

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