L'oeuvre sociale de la Révolution française

376 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

La Convention fut en effet absorbée, durant les premiers mois, par les querelles entre Girondins et Montagnards et par le procès du roi. D'ailleurs l'enthousiasme patriotique qui avait fait l’armée homogène et disciplinée de Valmy se soutenait avec ses heureuses conséquences, grâce à la victoire de Jemmapes et à la conquête de la Belgique, grâce aux succès de Custine sur le Rhin et à l'invasion de la Savoie et du comté de Nice. Mais, en décembre 1792, en vertu de la loi du 27 décembre 1791 qui ne leur demandait qu’un an de service, les volontaires de 1791 se crurent autorisés à rentrer chez eux, et les volontaires de 1792, considérant que la patrie n'était plus en danger, partagèrent leur facon de voir. A la fin de janvier 1793 la plupart des puissances se Joignirent à la Prusse et à l’Autriche contre la France.

Il fallut alors songer à grossir les effectifs, et l’attention de l’Assemblée se porta vers les questions militaires. Ses idées à ce sujet se firent jour, surtout dans le rapport présenté par Dubois-Crancé sur l’organisation de l’armée le 25 Janvier 17931, et dans la discussion de ce rapport du 7 au 22 février. Elles se manifestèrent également dans une adresse du Comité de Salut public et de la Convention aux armées, qui fut rédigée par Dubois-Crancé et parut

1. Procès-Verbal de la Convention, t. V, p. 492.