L'oeuvre sociale de la Révolution française

L'ARMÉE ET LA CONVENTION 383

taire doit être momentané, ne doit plus constituer une profession pour personne. En effet, c'est un devoir civique, ce ne peut être une carrière ; d'autre part, « le principe de la stabilité de la République, « c’est que les diverses fonctions doivent être d’une « courte durée dans les mêmes mains », et ce principe est applicable principalement aux fonctions militaires, les plus dangereuses de toutes pour le pouvoir civil. Pratiquement, si l’on adopte à l'avenir la conscription, il sera impossible de retenir longtemps loin de leurs travaux les contingents considérables qu’elle donnera, sans nuire au développement économique de la nation; et quant à l’armée actuelle, la République ne peut garder les soldats de ligne sous les drapeaux au-delà du temps stipulé par le contrat d'engagement qu'ils ont sous“œrit sous l'Ancien Régime, les volontaires, déjà tentés de rentrer chez eux dès qu'ils croient la patrie sauvée, ne doivent pas être obligés à de trop longs sacrilices. Naturellement les officiers, comme les soldats, dans les bataillons de volontaires, devront revenir à leur foyer quand le pays ne sera plus en péril. Mais la même règle s'applique aux officiers de la ligne ; eux non plus ne doivent pas considérer leur situation comme une carrière ; à la paix, ils pourront être réformés, suivant un mode et dans des proportions à déterminer, et ils seront rendus, comme leurs soldats, à la vie civile. A tous,