L'oeuvre sociale de la Révolution française

388 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

déclarent Bailleul et Saint-Just. « Le soldat ne doit « pas plus y concourir que les autres citoyens ». « C'est au peuple même ou à ses légitimes repré« sentants qu'appartient le choix de ceux desquels « dépend le salut public. » « Une armée qui éli« rait ses chefs serait une armée de rebelles. » Indépendamment de l'atteinte portée aux droits de la nation souveraine, dans la pratique, laisser l’armée élire son général ce serait fournir à un ambitieux les moyens de capter les suffrages, de constituer l’armée en un parti militaire à sa dévotion, et d’opposer la volonté de ce parti, la force de ses armes, à la volonté de la Représentation nationale et de la nation tout entière. Le projet de Constitution de Condorcet stipule : « Les comman« dants en chef des armées de terre et de mer ne « seront nommés qu'en cas de guerre el par com« mission; ils la recevront du Conseil exécutif. » Or le Conseil exécutif dépend absolument de la Convention, des représentants de la nation.

La loi doit garantir à tous les citoyens la jouissance des droits naturels, c’est-à-dire la liberté et l'égalité, et aussi l'exercice des droits politiques. Elle doit donc assurer également les uns et les autres aux citoyens en armes.

En conséquence le soldat, individuellement et collectivement, aura le droit de pétitions, d'adresses

et de réclamations dans les questions relatives au

"