L'oeuvre sociale de la Révolution française

396 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

collective. C’est un lieu commun dans les discours des conventionnels que la recommandation de ne point flalter les généraux et de les surveiller. « Dans «un État libre, les chefs qui commandent l’armée « sont toujours inquiétants », dira plus tard BillaudVarenne, et les conventionnels en mission déclarent aux troupes que « les représentants du peuple, après « avoir terrassé l’aristocratie, ne souffriront pas le « despotisme militaire ».

On le voit, la Convention ne tend point à l’'anéantissement de toute discipline. Elle veut « cette discipline qui fait la force des armées com« posées d'hommes libres », qui est fondée non sur la crainte du subalterne vis-à-vis de son chef et sur le mépris du chef pour son subalterne, mais sur la conscience, chez le subordonné, du droit qu'a le supérieur de réclamer son obéissance, et sur la conscience, chez le supérieur, des droits de son subordonné. La Convention compte, pour établir cette discipline, sur les effets d’une réforme dont nous avons étudié le principe d'autre part : la fusion des volontaires et des troupes de ligne, et la suppression des compagnies d'élite et corps privilégiés. Dans l’armée, formée de ces divers éléments et devenue homogène, « l'esprit ‘des volontaires « prédominant dans la ligne », corrigera « l’âpreté » de la discipline, et les volontaires seront gagnés à l'influence « des principes d'ordre, de police, qui