L'oeuvre sociale de la Révolution française

L'ARMÉE ET LA CONVENTION 404 moral et civique? Ceux qui sont susceptibies de développer et nourrir en chacun de nous le sentiment de l'altruisme. Que l’on compare le langage des révolutionnaires avec les paroles d’un philosophe contemporain, M. Boutroux, à propos de l'éducation du soldat : « Il s’agit, dit M. Boutroux, « de développer en lui un esprit d’obéissance, « d’abnégation, d'initiative docile, d'intrépidité, « de constance à toute épreuve, fondé sur l'idée « du devoir envers la patrie et sur l'amour de « cette patrie ». On obtient ainsi « l'union des « âmes qui multiplie la force de chacun par la « force de tous ». La discipline est fortifiée chez les inférieurs par l’idée de la collaboration à une œuvre noble et grande : « Devant la sublimité de « l’objet commun, tous sont égaux... et il n'y à « nulle place pour ces rivalités d'amour-propre, « ces dédains et ces mépris mutuels qui accom« pagnent naturellement les ambitions égoïstes. « L'obéissance ne saurait rien avoir d’humiliant, « lorsqu'elle s'adresse à un homme qui estlui-même « l'obéissant serviteur du devoir commun, qui, « comme chef, a conscience de l’égale subordina« tion de tous à une fin très haute. » « Il faut, écrit « Dubois-Crancé, faire connaître à tout militaire « sans distinction l'étendue de ses droits et de ses

« devoirs, tuer toutes les jalousies, ouvrir la plus