L'oeuvre sociale de la Révolution française

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« un faisceau indivisible de tous les défenseurs de « la République. » Aïlleurs, le même désire que la discipline « soit commandée par l'estime et la confiance ». « Nous voulons, déclarera plus tard Robespierre, un ordre de choses où toutes les passions « basses et cruelles soient enchaïinées, toutes « les passions bienfaisantes et généreuses éveillées « par les lois, où l'ambition soit le désir de mériter « la gloire et de servir la patrie. » Et Barère : « Une « jalousie horrible a longtemps existé dans les

« armées; il y a plus de rivaux que d’émules, plus « d’envieux que d'hommes instruits : il faut substi« tuer à ces viles passions le sentiment fécond de « la fraternité. »

Pour y réussir, on pénétrera le militaire de l’idée que la patrie lui fait un grand honneur en l’appelant à la servir, et qu'il ne se montrera digne de cet honneur qu’en se dévouant absolument à elle. Modeste et sans ambition personnelle, si ses chefs et la Représentation nationale distinguent son mérite, il leur en sera reconnaissant, s'ils le méconnaissent, il attendra sans dépit, sans jalousie, sans recourir à l'intrigue, que les supérieurs et la nation, mieux éclairés, réparent leurs torts envers lui, et ce lui sera une satisfaction suffisante que d’avoir reçu de son pays la noble mission de le défendre : « Ce ne sont pas les honneurs que nos volontaires « recherchent, mais l'honneur », dit Dubois-Crancé,