L'oeuvre sociale de la Révolution française

L'ARMÉE ET LA CONVENTION 409°

deux partis, Girondins et Montagnards, dont les: querelles la divisent, étant accusé par l'autre d’'aspirations à la dictature, se garde bien de proclamer que la dictature est nécessaire. Néanmoins, sans: que personne veuille s'y arrêter, l'idée est dans l'air, la persistance même des membres de la gauche et de la droite à se l'imputer mutuellement en estune preuve, et les Girondins, en l’attribuant constamment aux Montagnards, la rendent obsédante pour ceux-ci et les y habituent.

C'est de la sorte que sera réalisée l’armée citoyenne, l’armée nationale, en union étroite avec la nation, faite à l’image de celle-ci et la représentant fidèlement.

L'armée citoyenne fera la «guerre citoyenne », c'est-à-dire une guerre pure de toute violence : sur le sol de la patrie, le citoyen sous les armes traitera en frère le citoyen que la nation maintient dans ses foyers; en pays ennemi, dans l'adversaire mis hors de combat, dans les faibles et les gens du peuple, il respectera des hommes comme lui et des

hommes susceptibles d'être convertis à la liberté.