L'oeuvre sociale de la Révolution française
410 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
La « guerre citoyenne » sera aussi une guerre défensive, défensive de la patrie et de la liberté, et non la guerre de conquêtes qui « ouvre l'âme à la fierté, « à l'ambition, à l'avarice, à l'injustice, à la féro« cité, passions qui transforment {ot ou tard le « pelit nombre en dominateurs, et le surplus en « esclaves ».
La victoire sera prompte et certaine. L'homme libre est de toute évidence supérieur aux esclaves des despotes. Il apparaîtra comme le missionnaire de la liberté : à la nouvelle de ses victoires, à.sa vue, à sa voix, les peuples se soulèveront contre les tyrans, nous ouvrirons leurs frontières, et, libérés par la propagande armée de la République, s’uniront fraternellement aux républicains. De la sorle le moment viendra bientôt «où la mort d’un « soldat ennemi serait inutile à Ja liberté ».
Aussitôt la paix sera conclue. Le soldat citoyen déposera ses armes. Rentré dans la vie civile, il sera pourvu d’un bien national qui le rendra propriétaire et lui permettra de fonder une famille. Alors « les promesses de l’ambitieux » seront sans action sur lui, «il s'attachera à jamais à la terre qu'il « arrosera de ses sueurs et qui, par là même, lui « deviendra plus chère, et lorsque les grosses pro-
« priétés des émigrés seront ainsi divisées, qu'ils « viennent les reprendre! Que l'Europe, que l’uni«_ vers entier vienne attaquer la France! »