L'oeuvre sociale de la Révolution française

, r L ARMÉE ET LA CONVENTION 417

donnent le droit aux Représentants du peuple en mission auprès des armées de suspendre, destituer et arrêter les officiers, même les généraux. Celui du 30 avril 1793 les autorise à traduire devant le Tribunal révolutionnaire quiconque désorganiserait l’armée ou machinerait contre la République. Une surveillance rigoureuse des généraux est prescrite aux Représentants, organes du pouvoir civil auprès des armées. L'amalgame, la suppression des uniformes distincts des volontaires et de la ligne devront entraver, d'autre part, le développement de l'esprit de corps,

Les décrets du 29 décembre 1792 et du 30 avril1793 permettent de commencer l'épuration des étatsmajors et des corps. La circulaire du 7 mai 1793, adressée par le Comité de Salut public aux Représentants en mission, insiste sur l'urgence d’exclure les malintentionnés, les individus entachés d’incivisme, et sur l'énergie avec laquelle il faut procéder à cette opération. Les malintentionnés ce sont, pour le moment, les nobles et les royalistes; seule la présence de la Gironde dans la Convention préserve les militaires d'origine ou d'esprit bourgeois d'être englobés dans cette catégorie, et déjà dans chaque corps, surtout dans les bataillons de volontaires, les officiers d'origine ou d'esprit démocra-

tique dominent avec l'appui des soldats et « mènent »