L'oeuvre sociale de la Révolution française

L'ARMÉE ET LA CONVENTION 424

encore. Les Représentants en mission sont investis de pouvoirs illimités et établissent partout l’autorité de l'Assemblée et du Comité de Salut public au-dessus des administralions locales. Eux-mèmes sont tenus de rendre compte de leurs actes chaque semaine à la Convention, chaque jour au Comité. La circulaire du 7 mai, dont le vrai titre est «Plan « de travail, de surveillance et de correspondance « proposé parle Comité de Salut public aux Repré« sentants du peuple députés près les armées de la « République», affiche nettement l'intention de centraliser le Gouvernement par le moyen de ces. agents tout-puissants!. Avec les Représentants du peuple se répandent dans les armées, des agents subalternes du Gouvernement central : commissaires particuliers du Comité de Salut publie, agents du Conseil exécutif, quelques-uns mal choisis, tous pénétrés des théories de la Convention et ardents à les faire prévaloir. D'autres mesures, mesures malheureusement d’un caractère tout différent, préparent aussi la dictature de la Convention, en l'armant de pouvoirs terribles : decret d'institution du Tribunal révolutionnaire (9 mars), organisation de ce Tribunal (10 mars), lois d'exception contre les séditieux (19, 27 et 29 mars).

1. Voir cette circulaire tout à fait remarquable au tome IV_page 23, des Actes du Comité de Salut public, par M. Aulard.