L'oeuvre sociale de la Révolution française

L'ARMÉE ET LA CONVENTION 449

pelle à ce propos la propagande de la Convention, celle des clubs, la presse, l’apostolat sur la foule, « les secoussesimpriméesà l'imagination par desfètes « solennelles dont l’atrocité burlesque ne peut être « surpassée que par leurs effets, et ces chants de « cannibales, au bruit desquels Dumouriez rame« nait au combat et à la victoire ses bataillons « écrasés par les batteries de Jemmapes ?... »

On pourra porter les jugements Îles plus divers sur les idées de la Convention à l'égard de l'armée. Nous n'avons point, pour notre compte, à les apprécier ici. Mais on ne refusera pas de convenir avec nous qu'elles se recommandent tout au moins par les effets qu'elles ont eus.

Toutefois il est une remarque à faire. La Convention n’a point obtenu de tels résultats par l'application rigoureuse, intransigeante, des principes démocratiques. Elle s’y conforme beaucoup plus exactement que la Législative et la Constituante ; elle n'hésite pas cependant à y déroger quand elle en juge la violation nécéssaire. Après avoir, par exemple, établi l'élection comme mode de recrutement des officiers, et encore d’une partie seulement des officiers, elle y substitue en fait la promotion

au choix. Mais elle allègue toujours un principe

1. Voir aussi le rapport de Barère du 1* thermidor, à la Convention Nationale, sur les places à décerner aux défenseurs de la patrie.

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