La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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Les Bulgares ont cru cependant pouvoir enlever Andrinople aux Turcs, dont la chute eût décidé de la guerre. Ils se sont rendu compte dans la suite qu'ils n’y parviendraient jamais, tant qu'ils n’auraient pas obtenu le concours de l'artillerie lourde serbe.

Enfin, sur les insistances du roi Ferdinand et de M. Daneff, premier délégué bulgare à la Conférence, et avec le consentement de M. Guéchofi, les négociations à Londres furent suspendues.

Le cabinet Guéchoff, rendons-lui cette justice, consentit à contre-cœur à la rupture des négociations, témoin ces deux dépêches très caractéristiques échangées avec M. Daneff :

11/24 janvier : le Conseil des ministres pense qu'il serait bon d'attendre, ainsi que nous l'avons promis, la réponse de la Turquie avant que de rompre les négociations et de dénoncer l'armistice; c’est seulement en possession de la réponse, et alors seulement, que nous devons rompre et dénoncer l'armistice. En outre, nous devons agir de concert avec nos Alliés. Télégraphiez-moi si les Alliés sont disposés à rompre les négociations avant d'avoir reçu la réponse de la Turquie.

GUÉCHOFE.

De Londres M. Daneff répond à celte dépêche :

J'ai eu une entrevue hier avec les premiers délégués des Alliés au sujet des incidents de Constantinople. Les Serbes et les Monténégrins désapprouvent la rupture. Les Grecs, comme des gens madrés, se taisent. Je me suis prononcé catégoriquement pour la rupture des négociations. Alors les Serbes et les Monténégrins m'opposèrent qu'ils n'avaient pas