La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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l'honneur de Notre patrie, Nous nous voyons contraint de vous interdire de faire part de cette proposition du Grand vizir, à Nos Alliés avant que Nous-mêmes ayons pris conseil de Nos collaborateurs, les Chefs des trois armées, les cinq hommes responsables de l'issue de la guerre. Nous nous rendons à Lozengrad ; de là Nous gagnerons Tchataldja, par chemin de fer, pour nous entendre, et jusque-là Nous vous prions de réserver toute action relativement à la dépêche du Grand vizir. Songez un peu à ce que serait l’audace d’un homme qui se mettrait en travers des désirs d’une armée de 300.000 hommes i.

Entre ces deux missives du roi Ferdinand se placent trois faits importants : la bataille de Tchataldja des 4/17, 5/18, et 6/19 novembre, avec la défaite bulgare ; un armistice de trente-huit jours négocié par les Bulgares seuls, contrairement aux termes de la Convention signée entre les Alliés; la mission de M, Kotcho Hadji Kaltcheff à Constantimople ayant pour but de traiter directement des conditions de la paix, avec Kiamil Pacha, à l'insu des délégués à la Conférence de Londres, à l'insu des Alliés mêmes et contrairement au traité passé avec la Serbie et la Grèce!

Il est intéressant de relever le fait que le Haut Commandement bulgare était persuadé que l’armée n’était pas prête pour des opérations de quelque envergure, pas plus que pour une offensive à Tchataldja, même après un armistice de quarante jours, malgré l’insistance du roi Ferdinand à exiger la reprise de l’action et la rupture des négociations.

‘ 1b.id., p. 33.