La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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seil, où il se justifie, le général Savoff fait savoir que pour le moment on ne peut diriger sur la frontière occidentale, contre la Serbie, qu'une seule brigade, et cela au risque de compromettre toutes les Opérations dirigées contre les Turcs, ce à quoi le grand état-major ne peut se résigner sans décliner toute responsabilité en face des conséquences qu'entraînerait le transport d’un contingent plus fort.

Plus loin, dans la même dépêche, le général Savoff fait au président du Conseil la proposition suivante :

À une époque aussi décisive que l’époque présente, les problèmes militaires et politiques ne peuvent se résoudre par des demi-mesures et exigent des solutions rapides et claires, des décisions qui demandent à être précisées et maintenues jusqu'au bout et qui détermineront sur quel point on doit sacrifier, sur quel autre on doit concentrer tous les éléments de notre force armée.

Le dilemme qui se pose est clair : devons-nous rappeler nos troupes de Tchataldja et de Boulair et concentrer toute l’armée contre la Serbie, cette opération düt-elle nous coter Andrinople et la reprise, par les Turcs, de tout le territoire conquis sur eux, ou bien devons-nous conserver les provinces conquises, sans y affaiblir nos troupes, et livrer la capitale et notre frontière occidentale aux mains du destin ? Gette question ne relève pas de la compétence du grand étatmajor et c’est au Conseil des Ministres qu'il appartient de la résoudre d’abord, de la transmettre ensuite à l’état-major général, sous forme de décision précise, à laquelle décision il se conformera entièrement. L'état-major général ne peut assumer ja responsabilité de laisser libre l'accès de l’enceinte fortifiée d’Andrinople, exposée à l'invasion de ses anciens maîtres. C’est en quelque sorte le renouvellement de la situation de 1885. A cette époque, le Conseil des ministres,