La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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Ce temps, c'est notre diplomatie qui doit nous le fournir, sinon intégralement, du moins en partie, autant qu'il nous en faut pour ramener en Macédoine la IV° armée du front de Boulañr, soit 25 à 35 jours au minimum. Lorsque ceci sera fait, nous pourrons considérer tout danger d’une attaque serbe comme conjuré. Maïs pour cela il nous faut, aïnsi que je le disais plus haut:

1° du temps;

2° des conditions politiques qui nous permettront le rappel de nos troupes de la Thrace.

Il me semble que, malgré un bouleversement complet dans la situation politique, nos affaires militaires doivent se régler avec calme et sang-froid. C’est, à mon avis, le seul moyen de nous tirer honorablement de cette situation.

Signé : Lieutenant-général, SAVOFF.

Du 16/29 mai, date à laquelle cette dépêche fut expédiée, au 46/29 juin à minuit, moment de l’attaque nocturne contre les Serbes et les Grecs, il s’est écoulé juste autant de temps que le général Savoff en demandait à la diplomatie bulgare trente jours!

Durant ce laps de temps, il fallait, par voie diplomatique, conserver sans modifications la situation entire les Alliés, et ne prendre, envers la Russie, aucun engagement positif au point de vue de la réduction des forces mobiles. Les deux dépêches suivantes nous en fournissent la preuve: -

À M. le Président du Conseil, Sofia.

Il est utile de maïntenir la situation actuelle jusqu’au 10/23 juin, car la crise prendra fin le 31 mai/13 juin. À

* Dnevnik (Journal du général Savoff), n° 4228, du 9/22 juin 1944.