La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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Notre proposition relative à la réduction proportionnelle des effectifs des armées alliées, après la conclusion du traité préliminaire, a été adoptée en principe par les Alliés. La Bulgarie a accepté de réduire son armée au tiers, même au quart de son effectif actuel. La Serbie est décidée à maintenir 100.000 hommes sous les armes, ce qui représente exactement le tiers de son effectif actuel. Le Ministre de Grèce, déclarant qu'il s’entendrait avec le roi à ce sujet, a décidé, en principe, de proportionner l’armée hellène à l’armée serbe, et prie quon lui fixe le chiffre exact qu'atteindra l’armée bulgare si son effectif est ramené au tiers. Il serait à souhaiter, maintenant que le traité préliminaire est signé, qu'on s'entendit sur l'exécution de notre proposition. Il est du devoir des Alliés de se mettre d'accord sur cette question qui est intimement liée avec celle de la délimitation des zones occupées. Puisque c'est à Salonique que les Bulgares et les Grecs ont placé le siège des pourparlers au sujet de la délimitation des zones occupées, les Alliés ne pourraient-ils de même y poursuivre ceux qui concernent la démobilisation partielle de leurs armées, ce qui permettrait à la Serbie d'envoyer également son délégué dans cette ville?

Veuillez, je vous prie, informer le Gouvernement auprès duquel vous êtes accrédité, qu'on désire iei un accord rapide sur ces questions préliminaires et que, s’il pouvait se faire directement entre les Alliés, sans le concours de notre représentant, nous en serions particulièrement satisfaits ; si toutefois il surgissait des difficultés dans ce sens, nous sommes tout prêts à contribuer à les aplanir.

Le Haut Commandement mit à profit l'occasion qui s’offrait à la Bulgarie pour déjouer la proposition de démobilisation formulée par M. Sazonoff. Il disposait à cet effet d’un plan déjà préparé d'avance.

Les conditions que le général Savofi, parfaitement incompétent dans les questions d'ordre purement politique, posait pour la démobilisation, étaient telles qu'on ne pouvait les admettre. Le