La correspondance de Marat

LA CORRESPONDANCE DE MARAT + 49

finie, la collation a exigé du temps, et la médaille ordonnée dès le 15 octobre n'est point encore arrivée, parce qu'on grave un nouveau coin pour l'effigie de Louis XVI. Enfin, l'avis que vous me donnez de votre prochain départ pour Londres 1 me détermine à vous envoyer le mandat ci-joint de M. Dechamps, notre professeur de dessin, sur M. Russel, caïssier à la Monnaie des médailles au Louvre, pour qu'il vous délivre celleci, aussitôt qu’elle sera frappée. Il vous plaira en donner quittance au bas du mandat audit sieur Russel, qui le renverra ainsi à M. Dechamps. Ne différez pas, s’il vous plait, à l'en informer, de peur que dans l'intervalle, il n’adresse cette médaille au mandataire qui la lui avait demandée de la part de la Compagnie.

Vous trouverez aussi la copie de votre mémoire, où j'ai tâché de réparer les inattentions du copiste. Je souhaite qu'elle vous suffise. Il ne sera point question s. v. p. des frais, l’Académie ayant expressément arrété qu'elle saisissait cette occasion de vous exprimer sa sensibilité au beau présent dont vous avez enrichi sa bibliothèque ; cette dérogation à ses statuts est consacrée dans ses registres, comme un monument honorable qu'elle met à votre générosité ; et elle me charge de vous en informer positivement. Permettez-moi d'y joindre les actes de ma gratitude particulière, et de vous renouveler l’assurance de la haute estime avec laquelle j'ai l'honneur d’être, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

(Signé) L.-A. D'AMBOURNAY, Secrétaire perpétuel pour les Sciences.

1. Je me disposais à faire une petite excursion à Londres pour mes affaires particulières, lorsque j'ai recu votre lettre, où vous m'annoncez les menées de mes adversaires. (Note de Marat)