La correspondance de Marat

LA CORRESPORDANCE DE MARAT 124

il a fait taire les lois pour revivifier contre moi un décret que la pudeur avait condamné à l’oubli, et m’accabler sous le poids de l’autorité. Sous son titre de rapporteur, il est accusé d’avoir dénaturé la déposition d’un témoin de Courbevoie contre le baron de Bezenval. Sous son habit d’officier, il a violé les droits de l’homme et du citoyen pour dépouiller de malheureux colporteurs, les jeter en prison, et les faire périr de faim, etc., etc.

Ainsi cet accapareur de fonctions publiques formerait à lui seul un tribunal d’inquisition; tour à tour record, témoin, greffier, rapporteur et juge: pour compléter l'affaire d’un malheureux accusé, il ne lui manque que d’être confesseur et bourreau. Avec tant de pouvoirs réunis, cet intrigant est devenu un citoyen dangereux. Daignez, messieurs, le réduire à sa nullité naturelle, pour le repos de ses concitoyens, et lui faire sentir le poids de votre indignation, pour la consolation de ceux qu'il a opprimés.

XLIIT

LETTRE AU TRIBUNAL DE POLICE

(13 janvier 1790)

Dénoncé de nouveau, à propos du numéro 83 de L'Ami du Peuple, Marat écrit au Tribunal de police la lettre suivante, dont une copie existe aux Archives Nationales ‘, et qui a été publiée, avec les autres pièces de la même affaire, par M. l'abbé Pécheur, dans le Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, tome XIII (1882), p. 171-172. -

1. BB°° 162. 11