La correspondance de Marat

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128 LA CORRESPONDANCE DE MARAT

Appel à la Nation’, eut ordre d'appuyer le Châtelet avec des forces suffisantes: douze mille hommes furent commandés; trois mille, tant fantassins que cavaliers, entremèlés à cinq mille espions, investirent le territoire du district ; l’infanterie occupait les principales rues de l'arrondissement, depuis le carrefour de Bussy jusqu'au Théâtre-Français; la cavalerie occupait la place de la Comédie; un gros de cavalerie placé au bas du Pont-Neuf, et un corps-de-garde soldé, posté devant le péristyle du Louvre, étaient prêts en cas de besoin, tandis que six mille hommes, postés à l'entrée des faubourgs Saint-Antoine et Saint-Marcel, devaient empêcher les habitants d'accourir. » Échappé à grand'peine à ce nouveau danger, Marat en était réduit à se cacher, et à quitter Paris. Mais auparavant, il adressa à M. Quinquet de Monjour le billet suivant, pour lui donner pouvoir de le représenter et de défendre ses intérêts dans ses démêlés avec le Châtelet ?.

Moi, soussigné, donne pouvoir à M..., procureur... d'occuper pour moi dans l'affaire concernant de Joly, de manière à faire tomber le décret, obtenir mainlevée des scellés apposés sur mes papiers et imprimés étrangers à l'affaire et conclure à des dommages et intérêts.

Paris, ce 23 janvier 1790.

Marar, docteur en médecine et l’ami du peuple.

1. P. 38-39.

2, Ce billet est publié par M. l'abbé Pécheur, dans l'étude citée plus haut (Bulletin de la Société archéologique, historique el scientifique de Soissons, t. XIII, année 1882, p. 173).