La correspondance de Marat

LA CORRESPONDANCE DE MARAT 127

zèle, par mon dévouement à la patrie, et je crois avoir fait mes preuves. Consultez la voix publique, voyez la foule d'infortunés, d’opprimés, de persécutés, qui chaque jour réclament mon appui contre leurs oppresseurs, et demandezleur si je suis l'ami du peuple. Au demeurant, ce sont les bienfaits seuls qui font le bienfaiteur, et non le consentement de l’obligé : en seriez-vous moins les libérateurs de la France pour avoir concouru aux vicloires du 14 juillet et du 6 octobre, quoique votre patrie vint à oublier vos services? Et l’homme intrépide, généreux, qui se précipite dans l’eau pour en retirer son semblable, est-il moins son sauveur quoique l’ingrat refuse de l’avouer ? Non, non, mes concitoyens, les maximes que l'on essaie de vous inspirer ne sont point dans votre cœur : honnête et sensible, il repoussera avec indignation le projet des méchants qui voudraient vous soulever contre votre défenseur. Lisez L'Ami du Peuple du 13 de cs mois, vous y verrez qu’il n’a pas attendu à aujourd’hui à vous rendre justice. Lisez L'Ami du Peuple chaque jour, et vous verrez qu'il ne songe qu’à écraser vos lyrans, et à vous rendre heureux.

XLVI

BILLET À M. QUINQUET DE MONJOUR

(23 janvier 1790)

Conformément à sa promesse du 23 octobre 1789, Marat publiait, le 18 janvier 1790, un violent pamphlet contre . Necker, sous ce titre : Dénonciation faite au tribunal du public par M. Marat, PAmi du Peuple, contre M. Necker, premier Ministre des Finances. Quatre jours après, le 22 janvier, une véritable expédition militaire était dirigée contre Marat. « Le commandant général, raconte Marat lui-même dans son