La correspondance de Marat

LA CORRESPONDANCE DE MARAT 149

succès aüx administrateurs de la police. J'attends de votre équité un ordre positif pour arrêter et saisir les auteurs, imprimeurs, publicateurs et colporteurs des faux écrits qui paraissent sous mon nom, de même que la défense expresse de récidiver, et la permission d'afficher cette défense.

J'apprends à l'instant que le commandant du district de Saint-Louis-en-l'Isle vient de faire saisir deux douzaines d'exemplaires de ma feuille. Le colporteur, conduit au Comité, ayant représenté qu'il était en règle, qu'il vendait le vrai Ami du Peuple, portant nom d'auteur et adresse d'imprimeur, on lui à répondu que c'était précisément celui qu'on cherchait, les faux ne méritant aucune attention. Je réclame, Messieurs, la restitution de ces exemplaires ; je vous prie d'accompagner l’ordre que vous donnerez à ce sujet d’une injonction au commandant de poste d’être plus circonspect à l’avenir.

Quelle serait donc dorénavant la sauvegarde des citoyens amis des lois, s'il ne leur sert de rien de les respecter, et s'ils portent seuls la peine due aux infracteurs ?

Agréez, Messieurs, les sentiments respectueux que j'aurai toujours pour des magistrats intègres.

MararT, l’ami du peuple.

A MM. du Tribunal de police.

LVIT

LETTRE À M. DE LA SALLE (24 juin 1790)

Dans le n° 141 de L'Ami du Peuple, Marat avait écrit ces lignes : « N’en doutons pas, les traitres à la patrie échapperont toujours, tant que’ses ennemis siégeront dans le sénat

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