La correspondance de Marat
LA CORRESPONDANCE DE MARAT is)
aux démonstrations de Charles, et, indigné de l'attitude mé- _ prisante de son adversaire, il l’interpella avec violence. On a pris prétexte de cet incident pour raconter qu'un duel immédiat s’en serait suivi, devant l'auditoire venu pour assister au cours de Charles. En réalité, il n’y eut pas de duel public, et, très vraisemblablement, pas de duel du tout.
Cet incident eut lieu en février ou mars 1783. C’est donc à cette date qu'il faut placer la lettre suivante, écrite à cette occasion par Marat à son adversaire ‘.
Quoique vous m’ayez donné lieu de suspecter vis principes, Monsieur, je ne vous crois pas assez lâche pour manquer à votre parole d'honneur, que vous m'avez engagée tant de fois. Vous trouverez en moi un ennemi généreux qui rougirait de surprendre son adversaire et de vouloir tirer avantage de sa supériorité. Pour vous en convaincre, ayez un témoin, j'en aurai un autre. Le porteur vous dira le reste.
Ce dimanche, à deux heures. Marar,
XIV LETTRE A M. LENOIR (1783)
Cette lettre est relative au même incident que la précédente, et, bien qu'elle ne porte pas de date, il faut sans doute lui donner celle de mars 1783. Elle montre que des efforts
1. L'original de cette lettre a été communiqué par M. Gabriel Charavay à M. Chévremont, qui en a donné le texte dans son ouvrage Jean-Paul Marat (I, p. 75). Mais, on ne sait pourquoi, M. Chèvremont indique le chimiste Macquer comme le destinataire de cette lettre, de même qu’il lif : « À dimanche à deux heures » là où il y a : « Ce dimanche, à deux heures. » |