La crise balkanique (1912-1913)

GUERRE TURCO-BALKANIQUE 99

loi à des provinces profondément différentes » (1).

La révolution albanaise eut une profonde répercussion dans les royaumes balkaniques. Sofia, Belgrade, Athènes, Cettigné, préparaient, non sans une légitime anxiété, la guerre contre le Turc, entreprise ardue et périlleuse dont on n ignorait pas les dangers en cas d'insuccès. Le développement des émeutes albanaises, le spectacle de la répression ottomane impuissante à arrêter le déferlement des hordes de pillards et d’incendiaires qui descendaient de leurs montagnes pour menacer la plaine macédonienne, la capitulation à peine déguisée de la Porte, qui promit des réformes immédiates aux Albanais, à condition qu'ils s'arrêtassent sur la route de Salonique, furent de précieux encouragements pour les hommes d'Etat balkaniques responsables de l'acte grave qu'ils allaient décider. La Turquie à une heure angoissante donnait la preuve évidente de sa farblesse, les peuples chrétiens des Balkans puissamment armés, devaient trouver un stimulant nouveau à leur impatience.

A! Kotcheana des massacres de Bulgares avaient lieu ; des meetings, des manifestations violentes

s’organisèrent, l'intervention était demandée, exigée

1. M. Francis Charmes, Revue des Deux-Mondes, septembre 1912,