La crise balkanique (1912-1913)
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CONCLUSION 305
niens ; en d'autres termes, contenter tout le monde : ce fut impossible.
Si aux Serbes on n'avait pas interdit les rives de l’Adriatique, aux Grecs refusé l'accès de l'Epire, des acquisitions dans ces contrées auraient permis en retour des concessions aux Bulgares, en Macédoine. L'Europe le refusa, les Balkans en pâtirent.
La paix de Bucarest fut une paix boîteuse; elle cristallisait les sujets de discorde et de haine; en elle-même elle portait les germes de prochains dissentiments. x # *
En l’automne 1913 à la Haye, les sublimes utopistes finissaient leurs harangues dans des visions de concorde et de paix... Les Parlements de toutes les nations d'Europe, dans une fébrile activité, alignaient des chiffres. D'une frontière à l'autre on comptait les hommes, le matériel, l’argent. A la tribune du Reichstag le chancelier allemand parlait de l’imminence du conflit entre la race germanique et la race slave. Les hommes se souvenaient qu'ils étaient nés pour se combattre, qu’ils sont des frères ennemis.
Aujourd’hui sous lé ciel fulgurant de la Meuse, de l'Aisne, de l’Yser, dans les montagnes glacées de Carnie, là-bas sur la Dvina, dans un tumulte de cata-