La crise balkanique (1912-1913)

POLITIQUE DES GRANDES PUISSANCES EUROPÉENNES 59

Faut-il encore ajouter, pour montrer combien lidée germanique esl inféodée en Bulgarie, et par cela même l'idée autrichienne, que le barde populaire, le chantre des gloires bulgares, Cyrille Khristoff, en dessous de son nom ajoute son origine « TartaroBulgare » et par là se découvre une parenté toute proche avec les Maghiars. Faut-il rappeler aussi que les générations qui se levaient au commencement de ce siècle s’intitulaient avec fierté « Les Prussiens des Balkans ».

L'Autriche en Bulgarie retrouvait l'écho de toutes ses aspirations, l’allié fidèle de sa politique orientale.

L'organisation méthodique de pénétration autrichienne dépassait la Serbie et la Bulgarie pour aller porter jusqu’en Macédoine la parole officielle. Autour des consulats un lent et silencieux travail était organisé, de l’argent, des cadeaux venaient soutenir une propagande insinuante : « regardez la Bosnie et l'Herzégovine, disaient-ils en substance aux malheureux macédoniens, terres slaves comme la Macédoine, si misérables jadis sous le joug turc, si florissantes aujourd’hui, vrai paradis à la porte de l'enfer balkanique, depuis que l'Autriche s’est chargée du bon-

heur de ces provinces » (1). Travail lent, souterrain,

1. Voir Victor Bérard, La Macédoine,