La crise balkanique (1912-1913)

POLITIQUE DES GRANDES PUISSANCES EUROPÉENNES 72

quait que d'envenimer une situation déjà délicate.

M. Isvolski, avec sagesse et un sang-froid remarquables, sut maîtriser la légitime indignation que soulevait dans tout l'Empire moscovite ce nouvel affront apporté au prestige russe ; impassible aux cris des pauslavistes qui demandaient la guerre, en beau joueur et en bon russe, il avoua crânement avoir perdu une manche — il fallait préparer la seconde (r).

La Question d’Orient'était virtuellement rouverte on le sentit en Europe, on se rendit compte aussi que le sort de la Péninsule allait être l'enjeu des luttes proches vers lesquelles l'Europe courrait guidée par la politique effrénée des armements. L'alliance francorusse jouait dans toute sa plénitude: la Russie, consciente de la partie qu'elle aura à soutenir, multipliait ses efforts! pour se tenir prête; la construction de chemins de fer, la réorganisation de tous les rouages de son armée, étaient énergiquement activées. L'incertitude continuait cependant à caractériser les intentions de la politique anglaise. Voici sommairement l’évolution qui se fit dans la politique traditionnelle

L. Le 27 février 1909 survenait à Constantinople un accord entre l'Autriche et la Turquie. L'Empire Austro-Hongrois consentait à payer à la Turquie pour l’annexion de la BosnieHerzégovine une somme de 54 millions de francs.