La crise balkanique (1912-1913)

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78 LA CRISE BALKANIQUE

La France et l'Angleterre dans un effort commun veillaient à ce.-quune action définitive contre la Turquie dans la Méditerranée ne fut pas entreprise. Elles défendaient qu'on touchât aux ports de Salo-

nique et de la Sude: elles empêchaient un débar-

quement à Mytilène et Lemnos ; car elles étaient pleinement conscientes du danger que la paix européenne ne manquerait pas de courrir si l'on abordait les grands problèmes que ces points stratégiques soulè-

vent.

Les souverains et les chefs politiques responsables

parcouraient l'Europe en quête d'une formule qui mettrait tout le monde d'accord. Les ministres anglais se rencontraient à Malte, Lord Kitchner s'entretenait avec M. Winston Churchill; à Potsdam le tsar Nicolas II rendait visite à Guillaume Il, tous deux suivis d’üne escorte de chanceliers et diplomates ; M. Poincaré, ministre des Affaires étrangères, se rendait en Russie ; M. Sazonoff venait à Londres el à Paris: les chanceliers d'Autriche et d'Allemagne se rencontraient à Buchlau..….. et pourtant rien de réel ne prenait consistance.

L'Italie que la guerre épuisait, intriguait dans les Balkans. Le Monténégro annonçait, à qui voulait l'entendre, que prochainement on « parlerait de lui » ;

on était sur le point de craindre une intervention

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