La crise balkanique (1912-1913)

POLITIQUE DES GRANDES PUISSANCES EUROPÉENNES VX

tions diverses, que sa liquidation entraînerait ? Partout, dans toutes les capitales, la presse, les diplomates faisaient-appel, cherchaient le « concert des puissances » ; on ne rencontrait que cacophonie, c'est-àdire des intérêts « pacifiquement » inconciliables: L'Allemagne, alliée de l'Italie, et presque alliée à la Turquie, ne savait comment ménager l’une tout en wardant la sympathie de l’autre. Guillaume I conseillait — je ne sais si ironiquement — « une victoire décisive » à l'Italie et encourageait la résistance turque ; pendant que la chancellerie allemande livrait à l’amirauté italienne les plans des champs de mines des Dardanelles, Krupp fournissait cartouches et. fusils aux bandes commandées par Enver-Pacha. L'Autriche montrait une certaine placidité, l’Italie lui avait fourni toules les assurances en ce qui concernait l’Albänie. On avait craint une nouvelle initiative russe remettant en jeu le problème des Détroils. M. Sazonoff en plein travail « d'entente » avec l'Angleterre ne chercha pas à précipiter les événements: une fois encore la Russie faisait preuve d'un grand esprit de conciliation ; elle le poussait jusqu'au point de prendre l'initiative d'une proposition transactionnelle destinée à liquider le conflit italo-

turc.

Mais comment concilier l'Europe ?