La France sous le Consulat

MODÉRATION DES CONSULS 3

à s’applaudir que le royalisme des changements opérés le 18 brumaire. »

Dans les départements l'opposition au coup d'Etat avait été plus sensible qu'à Paris, sans dépasser toutefois Les protestations purement verbales d'un petit nombre de clubs jacobins, d'adminisirations élues et de fonctionnaires. Afin « d'instruire le peuple sur les causes des journées des 18 et 19 brumaire et les heureux résultats qu’elles doivent avoir » ‘, les Consuls, renouvelant un procédé employé par la Convention, envoyèrent 24 députés en mission dans les 24 divisions militaires. Leurs instructions leur prescrivaient de « recommander partout l'union, la concorde, la proscription de toutes les dénominations el qualifications odieuses, le sacrifice des haines et des ressentiments particuliers, la réunion de tous les vœux, de toutes les opinions pour la constitution de la république ; de n'user “qu'avec la plus grande circonspection de la faculté de suspendre et de remplacer provisoirement les fonctionnaires publics à moins que cette mesure ne soit reconnue indispensable. »

Cette politique de modération, d'apaisement, de concorde produisit bientôt des résultats. A l'hostilité d’une faible minorité, à la tiédeur ou à l'attente du plus grand nombre, succéda une confiance presque unanime dans le gouvernement qui allait raffermir et réorganiser la république. La confection et la promulgation de la constitution est le fait capital de la période qui s'étend du 11 novembre au 24 décembre 1799. II importait de se hâter. Les deux Conseils se réunissaient de droit le 20 février 1800. Leur présence pouvait être un obstacle aux desseins de Bonaparte. |

Le premier projet de conslitution eut pour auteur Siéyès

1. Arrêté consulaire du 20 novembre 1799. æ

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