La France sous le Consulat

LA PRESSE ÉTRANGÈRE 183

du gouvernement s'ils s'efforcent « d'animer la nation contre les Anglais » et de l’inciter « à supporter avec courage les vicissitudes de la guerre ‘ », on les tolère, et ils demeurent toujours libres « de répéter les nouvelles de toute nature qui pourront être publiées? » par le Moniteur, devenu le seul journal officiel à la fin de décembre 1799.

Même système et mêmes procédés à l'égard de la presse étrangère. Un journal de Hambourg, le Censeur, est hostile à la France ; ordre du Premier Consul à Talleyrand de faire . connaître aux magistrats de Hambourg qu'il exige que, non seulement ce journal ne paraisse plus, mais que la police en connaisse les auteurs et imprimeurs et les arrète sur le champ; « si, dans l’espace de quinze jours, les dits auteurs ne sont point traduits dans les prisons de Hambourg, à ma disposition, je traiterai le sénat de Hambourg en ennemi *. » L'auteur de la Gazette générale de Ratisbonne, « gagé par les Anglais, n'oublie aucune circonstance pour insulter à la République ‘ » : il faut que Talleyrand demande la suppression de cette feuille. |

Quant aux journaux anglais, sur lesquels Bonaparte n’a aucune action, Fouché a ordre, le 13 août 1802, de ne plus en laisser aucun entrer en France, el surtout de n’en plus laisser cireuler « dans les lieux publics, cabinets littéraires, ni autres ». Comme Otto lui à fait connaître « qu'il y avait un journal qui était écrit avec plus de modération que les autres », Fouché lui demandera, « qu'il en envoie une trentaine d'exemplaires, qui seront adressés au commissaire du gouvernement près les postes, lequel les fera passer aux différents cabinets littéraires, en place des journaux qu'ils recevaient *. »

1. À Regnier, 26 décembre 1803. Corr., t. IX.

2. Au même, 3 juin 4808. Corr., t. VII. 3. Corr., t. VI À juillet 1800. 5

. Corr., t. IX, 2 novembre 1800. . Corr., t. VIIL, à Fouché, 13 avril 1802.