La France sous le Consulat

L'ÉTAT-MAJOR 197

âgés de 18 à 60 ans en état de porter les armes. Ils formaient des bataillons de 800 hommes, à raison d’un bataillon au moins par canton, et des légions formées des bataillons de un ou plusieurs cantons. Une note du Premier Consul au ministre de l’intérieur constate, qu’en 1803, « la garde nationale de Paris ne fait plus de service. »

L'état-major général de l'armée dut comprendre, en guerre comme en paix, d'après l'arrêté du 8 octobre 1801, 120 généraux de division, 240 généraux de brigade, et 120 adjudants-commandants qui étaient des officiers supérieurs d'état-major. Le recrutement d’une partie des officiers fut assuré par l'Ecole spéciale militaire de Fontainebleau" où furent admis les jeunes gens de 16 à 18 ans, à condition d'avoir été élevés dans un lycée, d’avoir fait leur troisième, de savoir l’arithmétique, la géométrie, et le français correctement. Les élèves répartis en 2 bataillons faisaient le service de police de l'Ecole et étaient astreints aux mêmes consignes et aux mêmes corvées que les autres soldats. À Fontainebleau fut également créée une école de sous-officiers pris dans les différents régiments de l’armée.

L'administration de l’armée, au 18 brumaire, « était un vrai chaos ». Lorsque Berthier fut nommé ministre de la guerre à la place de Dubois-Crancé, ce dernier « ne put fournir au Consul un seul état de la situation de l’armée. » « On disait à Dubois-Crancé: Vous payez l’armée, vous pouvez du moins nous donner l'es états de la solde.— Nous ne la payons pas. — Vous nourrissez l’armée, donnez-nous les états du bureau des vivres. — Nous ne la nourrissons pas. — Vous habillez l'armée, donnez-nous les états du bureau d’habillement. — Nous ne l’habillons pas. » Il fallut un mois avant que le général Berthier put avoir un état de Parmée? ». La réorganisation des services administratifs de l’armée fut

1. Arrêté du 28 janvier 1808. 2. Napoléon, Fragment sur les Consuls provisoires.