La France sous le Consulat

HONNEURS ET RÉCOMPENSES 203

temps qu’à leurs plus nobles sentiments. L'arrêté du 4 nivôse an VIIT (25 décembre 1799) décerne des fusils, baguettes, mousquelons, carabines, trompettes, grenades d'honneur, avec une inscription contenant le nom du militaire et de l'action et une haute paie de 50 centimes par jour, «aux guerriers qui auront rendu des services éclatants en combattant pour la République », et des sabres d'honneur aux officiers et soldats « qui se distingueront par des actions d’une valeur extraordinaire. » Les noms des militaires qui ont obtenu ces armes d'honneur doivent être inscrits dorénavant, « sur une table de marbre dans l'enceinte du temple de Mars :, avec désignation du département et de la commune où ils sont nés. *» A la veille de la campagne de Marengo, un arrêté consulaire décrète, dans chaque cheflieu de département, sur la plus grande place, une colonne où seront inscrits les noms de tous les militaires du département morts sur le champ de bataille après des actions d'éclat et de ceux qui auront obtenu des armes d'honneur ; à Paris, outre la colonne départementale qui sera élevée place Vendôme, une « colonne nationale, place de la Concorde, où seront les noms des militaires morts après services d’une importance majeure. * » Le corps du pur et héroïque Desaix est enseveli au couvent du Grand Saint-Bernard dans un tombeau monumental en face duquel sont gravés les noms des demi-brigades, des régiments de cavalerie, d'artillerie et ceux des généraux et chefs de brigade. Officiers et soldats sont ainsi associés à la gloire du chef qui rejaillit sur eux et les incite à de nouveaux exploits. Une semblable intention a dicté les honneurs posthumes décernés à Latour-d’Auvergne, le premier grenadier de France, tué à la bataille de Neubourg, le 9 messidor an VII. Son cœur « continuera à être porté

1. Dans l'église des Invalides. 2. Arrêté du 15 août 1800. 3. Arrêté du 20 mars 1800.