La France sous le Consulat

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soit dans le civil, et aussi les étrangers de marque ». En dehors de ces réceptions officielles, la vie ordinaire des Tuileries, dans les premiers temps du Consulat, fut solitaire et singulièrement monotone. Le Premier Consul se levait vers huit heures et descendait dans son cabinet où il demeurait jusqu'à l'heure de son déjeuner, qu'il prenait avec sa femme. Il se remettait au travail jusqu’à six heures, où l’on dinait. Après une conversation plus ou moins longue, suivant son humeur, il retournait encore à son travail, « donnait quelques audiences particulières, recevait quelques ministres et se couchait de fort bonne heure », ordinairement entre dix ou onze heures. La société habituelle se composait, outre Hortense et Eugène Beauharnais et la famille Bonaparte, des aides de camp, des ministres et de quelques généraux avec leurs femmes. M"° Bonaparte avait ses réceptions particulières, dans ses appartements du rez-de-chaussée, qui avaient été ceux de Marie-Antoinette ; elle recevait « toute la matinée un nombre infini de visites, des femmes surtout, soit celles dont les maris tenaient au gouvernement, soit celles qu'on appelait de l'ancien régime, qui ne voulaient point avoir ou paraître avoir des relations avec le Premier Consul, mais qui sollicitaient par sa femme des radiations ou des restitutions. » Joséphine, par sa naissance et son premier mariage avec le vicomte de Beauharnais, appartenait à la société de l’ancien régime : « elle fut le premier lien qui rapprocha la noblesse française’ du gouvernement consulaire. » Ces gentilshommes et ces grandes dames, qui feignaient de ne connaître que la veuve du général de Beauharnais et de n’aller aux Tuileries qu'à la dérobée, ne tardèrent pas à solliciter la faveur d’être admis aux réceptions du Premier Consul, en attendant de devenir Les serviteurs et les courtisans du nouveau César. | Dès 1801, à côté de la maison militaire du Premier Consul, s'organise une maison civile et apparaît comme l’ébau-